Une nostalgie appelée Itapuã

Rua Farol de Itapuã S/N - Itapuã, Salvador - BA, 41630-240
2 horas - 4 horas
Roteiros
Praia de Itapuã. Salvador, Farol de Itapuã como cenário. Bahia. Foto: Amanda Oliveira.
Praia de Itapuã. Salvador, Bahia. Foto: Amanda Oliveira.
Farol de Itapuã. Salvador, Bahia. Foto: Amanda Oliveira.
Ganhadeiras de Itapuã. Lagoa de Abaeté, Salvador, Bahia. Foto: Amanda Oliveira.
Uma das maravilhosas mulheres guerreiras do Malê Debalê, na Festa de Itapuã em 2017. Foto: Fábio Marconi
Praia de Itapuã. Salvador, Bahia. Foto: Amanda Oliveira.
Praia de Itapuã. Salvador, Bahia. Foto: Amanda Oliveira.
Lavagem de Itapuã 2020. Salvador, Bahia. Foto: Bruno Concha Secom Pms.
Lavagem de Itapuã 2020. Salvador, Bahia. Foto: Bruno Concha Secom Pms.

Bons plats, beauté naturelle ou sports nautiques. Qu’est-ce qui vous rend le plus nostalgique quand vous vous remémorez le quartier d’Itapuã?

Praia de Itapuã. Salvador, Bahia. Foto: Amanda Oliveira.

Se réveiller tôt pour voir les pêcheurs avec leur filet, consulter la table des marées pour profiter des piscines naturelles qui se forment à marée basse et pratiquer le Stand Up Paddle ou la planche à voile. Cocotiers sur la plage, brise marine et pour compléter le décor, le phare d’Itapuã, une des cartes postales de Salvador. La simplicité de la vie et le contact avec la nature sont peut-être les choses qui nous rendent le plus nostalgique lorsqu’on pense à Itapuã.

Devenu éternel dans les vers de Dorival Caymmi, de Vinícius de Moraes et de Toquinho, Itapuã est doté de cette «présence» artistique jusqu’à aujourd’hui. L’un des quartiers les plus musicaux de Salvador abrite les blocos Afro Malê Debalê, Saraus et Ganhadeiras de Itapuã, en plus d’avoir l’un des acarajés les plus emblématiques de la ville, l’acarajé de Cira.

L’identité d’Itapuã a historiquement été façonnée à partir des coutumes des pêcheurs, des ganhadeiras, des cuisiniers, des capoeiristas, des chanteurs et des compositeurs qui ont créé un ensemble d’expressions culturelles des plus riches du pays.

Les résidents et les visiteurs sont aussi nostalgique d’appeler les “pierres” par leurs noms. Je m’explique: il y a Itapuã du milieu et à Itapuã Mirim, des quartiers aux noms de Pedra da Piraboca, Pedra do Sal, Pedra do Unhão, Pedra Redonda, Pedra da Beraba, Pedra do Diogo Dias également connu sous le nom de «Pedra do Goodyear». Sachez que “Pedra” en portugais veut dire “pierre”. Ça me fait aussi penser à cette célèbre histoire du panneau publicitaire de Ford sur la plage. Les gens l’appelaient la “plaque ford”, et c’est le nom qui a été attribué au quartier situé entre la plage d’Itapuã et la plage de Piatã, “Placaford” .

Allons surfer sur cette onde nostalgique et nous vous emmenons dans une promenade à travers nos souvenirs. Itapuã nous manque définitivement.

Rappelez-vous combien il est bon de passer une après-midi à Itapuã? Pressez play!

Découvrez un peu de l’histoire du quartier

En Tupi Guarani, Itapuã signifie la «pierre érigée» ou la «pointe de la pierre» et non «pierre qui ronfle», comme on le dit souvent ici. Il abrite depuis la fin du 19ème siècle le phare qui porte le même nom que le quartier. A environ 30 kilomètres du centre de Salvador, l’ancien village de pêcheurs dont l’accès était difficile, est aujourd’hui l’une des plages les plus connues et animées de la ville.

Au 17e siècle, le quartier n’abritait alors qu’une importante structure destinée à la chasse à la baleine, dont la pêche de ces énormes mammifères était essentielle pour la production d’huile, qui servira à l’éclairage du centre urbain. Aujourd’hui, l’animal est protégé et Itapuã fait parti des points stratégique à Salvador pour l’observation du passage des baleines. Entre les mois de juillet et novembre, c’est la période de reproduction des baleines à bosse. Elles quittent les eaux froides de l’Antarctique pour les eaux chaudes de la côte bahianaise.

L’histoire a cette vertu de donner envie de vivre des moments inoubliables et de connaître par soi-même les lieux en question. Savez-vous comment Itapuã est devenu à la mode dans les années 1960? Chouchou des amoureux de la plage à cette époque, Itapuã a été le décor du film «Dona Flor» et le fief du dramaturge / poète / parolier Vinicius de Moraes et du compositeur Dorival Caymmi. La vie quotidienne enchanteresse avec une atmosphère de village étaient quelques-uns des ingrédients principaux pour la composition du célèbre hymne «Tarde em Itapuã», que Vinícius a créé avec son partenaire Toquinho. Vinicius de Moraes (1913-1980) a vécu à Itapuã au début des années 1970, avec sa bien-aimée, l’actrice bahianaise Gessy Gesse. Dans leur maison, se trouvent aujourd’hui le mémorial de l’artiste et un excellent restaurant appelé Casa di Vina.

Patrimoine immatériel

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Itapuã est l’un des quartiers de Salvador avec une très forte tradition artistique et culturelle, avec des dizaines de biens du patrimoine immatériel. Selon le rapport «A Capoeira em Salvador» de la Fondation Gregório de Mattos, le territoire qui abrite Itapuã possède le plus grand nombre de groupes de capoeira et compte au total cinq musées.

La présence des religions afro-brésiliennes est une autre force de la région, qui accueille pas moins de 101 “terreiros” du candomblé. La culture afro-brésilienne est également présente dans la cuisine, car Itapuã est l’un des meilleurs endroits pour les amateurs d’acarajé, un met typique de Salvador. Selon l‘Association nationale des “Baianas de Acarajé“, la région de Piatã et Itapuã compte en moyenne 238 “baianas de acarajé”, dont certaines sont célèbres, comme Cira par exemple.

En plus de ces groupes et événements culturels, la pêche est l’une des activités les plus traditionnelles et économiquement importantes de la région. La colonie de pêcheurs d’Itapuã (Z6), fondée en 1956, regroupe environ 1 200 pêcheurs et 32 grands bateaux. Le quartier d’Itapuã, jusque dans les années 1950, n’était qu’un simple village de pêcheurs, situé à 25 km du centre de Salvador. Les pêcheurs d’Itapuã se rassemblent sur la plage de Vila Velha pour ramasser ensemble des centaines de poissons pris dans leurs filets et ce jusqu’à aujourd’hui.

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Le phare d’Itapuã, carte postale de Salvador

Praia de Itapuã. Salvador, Bahia. Foto: Amanda Oliveira.

Le phare d’Itapuã a été inauguré en 1823. Érigé à Pedra Piraboca, le phare mesure 21 mètres de haut et sert à guider les navigateurs dans les eaux calmes des environs, mais envahies de rochers. Ceux-ci avaient causé plusieurs naufrages jusqu’à ce que le phare soit construit pour avertir de ces dangers.

Il a sa couleur actuelle: blanc et rouge, depuis 1950. En plus d’être utile pour la navigation, il est devenu un lieu touristique incontournable. La lumière blanche du phare d’Itapuã peut être vue à plus de 30 kilomètres au large (15 miles nautiques).

Où manger?

Acarajé. Salvador, Bahia Foto: Amanda Oliveira.

Il est impossible de se promener dans le quartier et de sentir l’huile de palme sans vouloir s’arrêter et manger un acarajé, une spécialité gastronomique de la cuisine africaine et afro-brésilienne appréciée par les bahianais et les touristes. Et Itapuã est l’un des quartiers symboles de ce met. L’un des acarajés les plus délicieux et célèbres de Salvador est celui de Cira, c’est sans nul doute la référence. Le traditionnel beignet de farine de haricots noirs frit dans l’huile de palme, farci de vatapá et d’une salade de tomates et oignons de Dona Jaciara de Jesus Santos ravit les palais du nord au sud du pays, et est devenu un lieu touristique incontournable de la ville.

Cira à Itapuã – connu sous le nom de Largo da Cira, se trouve en face du Posto 12 – R. Aristídes Milton, s / nº – Itapuã, Salvador – BA, 41610-160

Profitez-en également pour découvrir le bar et restaurant Mamão. La maison est tenue par Jorge et la nourriture y est délicieuse. Jorge est collectionneur de vinyls, avec plus de 3 000 disques exposés dans son établissement. Petit mais très confortable, avec des tables sous les arbres, vous déjeunerez au son de Moraes Moreira, Chico Buarque, Gal Costa, Geronimo, Geraldo Azevedo, Baden Powell et de bien d’autres, dont les voix viennent directement du tourne-disque. R. Min. Carlos Coqueijo Costa, 103 – Itapuã, Salvador – BA, 41620-810. Horaires d’ouverture: du mercredi au dimanche de 12h à 23h. Téléphone : +55 (71) 99139-1064

2 autres bonnes options sont les restaurants “Parrilla do Farol” et “Pedra Puã“.

Il y a aussi les merveilleux Casa di Vina e Mistura. Ces derniers font partis du programme “Salvador Pede em Casa” et vous pouvez commander leurs savoureuses préparations et les dégustez dans le confort de votre maison.

De la musicalité présente partout

Ganhadeiras de Itapuã. Lagoa de Abaeté, Salvador, Bahia. Foto: Amanda Oliveira.

Un peu plus loin, en s’engouffrant un peu plus dans le quartier, se trouve la lagune “Lagoa do Abaeté”, un symbole de la ville. Autour de la lagune, il y a le “Parque Metropolitano Lagoas e Dunas do Abaeté”, ouvert en 1993. A proximité, se trouve la “Casa da Música”, qui promeut des soirées, des spectacles de danse, du théâtre, des ateliers, des expositions temporaires et des discussions en musique.

C’est à Itapuã qu’un important groupe régional qui fut primé tire ses racines : As Ganhadeiras de Itapuã. Le groupe est composé de musiciens qui jouent des instruments à cordes et percussions, et avec près de 20 femmes très particulières ; des Cantadeiras (chanteuses), Ganhadeiras (celles qui vendaient de la nourriture en ville et devaient donner leurs gains à leurs “propriétaires”) et Lavadeiras (laveuses). Avec leurs voix singulières, elles ravissent les auditeurs à chaque représentation. L’objectif est de sauver, préserver et renforcer les racines et les traditions historiques et culturelles du quartier d’Itapuã.

As Ganhadeiras de Itapuã

C’est dans ce quartier que se trouve Malê Debalê, un bloco du carnaval afro, fondé en 1979 par un groupe d’habitants d’Itapuã, qui souhaitaient que leur quartier participe au carnaval de Salvador. Aujourd’hui, le bloco compte environ quatre mille membres.

Malê Debalê

Musicalement, le quartier présente divers mouvements, groupes et expressions rythmiques. Voici une liste de ceux qui composent la scène musicale d’Itapuã: Afoxé Korin Nagô, le Coletivo feminino de samba Filhas do Mar, la Tribuna Livre do Samba, la Roda de Choro de Itapuã, le Cortejo da Baleia de Itapuã, la Escola de Samba Unidos de Itapuã, le Bando Anunciador da Lavagem de Itapuã, le Movimento Hip Hop, entre autres. Autre expression musicale pertinente est le “Sarau de Itapuã”, qui rassemble les amateurs de littérature et de poésie depuis plus de 20 ans.

Le moment phare de la rencontre de plusieurs de ces groupes est lors de la fête populaire séculaire du lavage des escaliers de l’église “Paróquia Nossa Senhora da Conceição”, le Lavagem de Itapuã, une tradition qui a fêté son 115ème anniversaire en 2020. Suivez ce lien pour en savoir plus.

Lavagem de Itapuã

Centre culturel Casa da Música – Adresse: Alto do Abaeté, S / N – Itapuã, Salvador – BA, 41610-510. Téléphone: (71) 3116-1511

Plage, sport et loisirs

Praia de Itapuã. Salvador, Bahia. Foto: Amanda Oliveira.

La mer calme, aux vagues moyennes de la plage d’Itapuã est baignée par l’océan Atlantique couleur émeraude. À certains endroits, de grandes pierres permettent la formation de piscines naturelles. La “Rua da Música” – également connue sous le nom de “Rua K” – était le lieu fréquenté, dans les années 70 et 80, par les artistes, musiciens et sportifs de Salvador. C’est le point de rencontre jusqu’à aujourd’hui, des athlètes en général et de ceux qui veulent pratiquer le Windsurf et le Stand Up Paddle. Suivez ce lien pour en savoir plus sur la scène sportive du quartier.

Praia de Itapuã

C’est aussi une excellente plage pour ceux qui ont de jeunes enfants. En effet, les piscines naturelles à marée basse ouvre un espace de jeu où les familles peuvent y passer des heures. Et si vous recherchez le confort en bord de mer, nous vous suggérons d’aller à Lôro à Pedra do Sal, une véritable oasis sur le sable avec une excellente structure sur la plage. Et ce n’est pas tout! Ils livrent des plats typiques de Bahia. ESuivez ce lien pour en savoir plus https://www.salvadordabahia.com/pedeemcasa/loro-flamengo-e-pedra-do-sal/

Lôro Pedra do Sal

Les sculptures et les bustes font partis des points touristiques à ne pas manquer.

Vinicius de Moraes

En l’honneur de l’artiste, une des places du quartier a été rebaptisée “Praça Vinicius de Moraes”, avec une statue du poète et la plage d’Itapuã en arrière-plan. Cette statue est l’œuvre de l’artiste bahianais Juarez Paraíso, en collaboration avec Márcia Magno, Renato Viana et Paula Magno. La place a été inaugurée en 2003, l’année où il aurait eu 90 ans. Elle est situé près du phare d’Itapuã. La sculpture en bronze de Vinicius le représente en taille réelle. Une chaise vide à côté de lui invite les visiteurs à prendre des photos avec le poète. Il y a aussi sur la place dix totems de 0,90 x 1,60, où certaines de ses compositions ont été gravées.

Dorival Caymmi

Le buste est de l’artiste Márcia Magno et la Fondation Gregório de Mattos est l’auteur du projet du piédestal d’un mètre de haut. La pièce est sur une base rectangulaire, mesurant environ 1m55 et est fixée juste en face de l’église d’Itapuã.

La sirène d’Itapuã

Symbole de la culture sotéropolitaine et de la religiosité, la “Sereia de Itapuã” a été sculptée dans le fer par le plasticien Mário Cravo, en 1958. L’œuvre – qui mesure 1,60 m est un hommage de l’artiste aux pêcheurs du quartier – elle se trouve en bord de mer, sur l’avenue Octávio Mangabeira.

Mère Gilda

La ialorixá Gildásia dos Santos est devenue un symbole de résistance pour l’affirmation des religions d’origine africaine. Après avoir eu son image entachée et son temple envahi et ravagé par des représentants d’une autre religion, la prêtresse a eu des problèmes de santé qui se sont aggravés et elle est décédée le 21 janvier 2000. Le buste qui honore “Mère Gilda” est situé au “Parque do Abaeté”, dans le quartier d’Itapuã .

Lorsque le confinement sera terminé, prenez tous ces souvenirs et ces conseils et utilisez-les comme guide. Mais pour l’instant, restez à la maison! Si vous sortez, portez le masque: nous en sortirons plus forts, avec plus de respect pour notre prochain et pour la ville.

Par Fernanda Slama
Coordinatrice de contenu du portail

Remarque: cet itinéraire utilise des informations précédemment commandées par “Visit Salvador da Bahia” sur le quartier d’Itapuã et recueillies par Tatiana Maria Dourado et Maria Dominguez.

Note*: le parc marin national des Abrolhos, à proximité de Caravelas, est le paradis des baleines à bosse, le plus grand berceau reproducteur de l’espèce dans l’Atlantique Sud. Et il y a aussi des circuits de visite à Porto Seguro, Itacaré, Morro de São Paulo, Praia do Forte et Salvador.